mardi, mai 15, 2007

Dimanche, maman a eu sa fête...

Et nul mieux que Desproges peut décrire cette jolie fête :

La Merveille

Ma vie est un enchantement.
Quand je m’endors, quand je m’éveille,
Ou quand je joue à tout moment,
Une fée douce me surveille.
Elle m’entoure de soins charmants
Cette merveille, c’est ma maman.

Je me rappelle encore que ma cadette me l’avait lu en aparté la veille du grand jour, pour faire la surprise à sa mère. Je m’étais alors permis de lui faire une observation : « C’est beau, ma chérie, c’est très beau. Mais vois-tu, ça n’est pas très… très personnel, ce texte. A huit ans, tu devrais être capable d’en écrire un toi-même…
-Mais papa, je suis pas aussi forte que la maîtresse, en polésie.
-En quoi ?
-En polésie. Je suis pas aussi forte que la maîtresse.
-Mais si. C’est pas difficile. Pour faire de la belle polésie, tu prends deux rimes. Par exemple : Maman et Perrine, « an » et « ine » tu colles n’importe quoi devant, et tu as une très jolie polésie. Je sais pas moi, euh…

Je m’appelle Perrine
J’aime ma maman
Elle est dans la marine
C’est emmerdant.

-C’est même pas vrai.
-Quoi ?
-c’est même pas vrai qu’elle dans la marine maman.
-Là, tu chipotes. Attends. C’est pas grave. Je te fais une autre version. Pouf, pouf.

Je m’appelle Perrine
J’aime ma maman
Elle est pas dans la marine
C’est emmerdant.

-c’est même pas vrai : c’est pas emmerdant qu’elle est pas dans la marine maman.
-Ecoute Perrine tu commence à m’emmerd.er. Les polésies, j’ai pas que ça à faire. J’ai du boulot.
-Ouin ! »

elle pleurait. J’ai cédé. Il faut savoir céder de temps en temps. Sinon on se laisse bouffer. Pouf, pouf.

Je m’appelle Perrine
J’aime ma maman
Elle est pas dans la marine
En ce moment

« comme ça, tu comprends, si elle change d’avis, si elle s’engage dans la marine on aura qu’à changer la fin.»

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