vendredi, février 29, 2008

Je suis critique, j'ai une grosse... (ou pas)

A défaut d'avoir le temps d'aller au cinéma, je me contente d'écouter les gens en parler pour avoir ma dose d'info quotidienne.

Ce matin, le nez plongé dans ma tasse de thé en me demandant si j'allais pouvoir faire démarrer mon cerveau, j'ai allumé la radio pour tenter de le motiver un peu. Mon oreille s'est tout de suite mise à fourmiller lorsqu'elle à entendu : « parce que quand un film est mauvais, il faut absolument dire aux gens de ne pas y aller ». Le temps que l'information arrive à mon cerveau, mes yeux se sont ouverts, mon cerveau a fait un reset rapide et c'est le sourcil relevé que j'ai prononcé le premier mot de ma journée : « hein ? ». Malheureusement, je n'ai pas pu entendre de quel film ce monsieur parlait, mais j'ai très vite compris qui il était. Critique de cinéma.

Pour une fois, il n'était pas là pour parler des films de cette semaine et nous faire part de sa science, non, il était là pour nous parler de sa profession. Je me suis toujours dis que c'était une profession sympa que d'être critique cinéma (lorsqu'on a du boulot). Pour peu qu'on ait une jolie plume, une formation adéquate, il y a de quoi se faire plaisir. Les avant-première gratuite, les invitations aux festivaux et autres festivités touchant au cinéma, le plaisir de pouvoir parfois rencontrer des acteurs/réalisateurs pour échanger avec eux, bref, si ce n'est le fait d'être détesté parfois pour certains de nos propos, je n'ai jamais vraiment vu d'inconvénients à cela. Naïve n'est-ce pas ? Dans ma description je ne pense pas à la censure, je ne pense pas au patron qui vous expliquera qu'il n'est pas bien de critiquer ce film, qui vous demandera de bien vouloir revoir votre position etc... etc... Voilà ce que je pensais avant ce matin.

Depuis ce matin à part penser que ce monsieur est un con (excusez mon langage mais il n'y a pas d'autre mot), je me suis rendue compte à quel point il avait du pouvoir. A la fin de l'interview, la dame lui demande son avis sur certains films sortis cette semaine et ce dernier, sans aucune explication se contente de dire : « excellent film allez le voir » et la présentatrice de répondre : « alors il en vaut vraiment la peine. ». Mais ? Elle est obligée d'avoir son avis pour aller au cinéma ? D'ou vient se besoin absolu de démonter un film (ou non) et de convaincre tout le monde que ce film est nul ? Et surtout, à quoi ça sert ? Nous prouvons tout les jours sur CIN (secteur sur le site Parano.be) que nous avons tous des goûts différents alors pourquoi empêcher quelqu'un d'aller voir un film ?

J'aime bien les critiques constructives, celles qui ne nous racontent pas la fin, celles qui nous parlent de l'univers, des personnages, suffisament pour nous donner une idée, mais pas assez pour qu'on penche d'un côté ou de l'autre et qu'on soit juste piquer par la curiosité. Oui, j'ai bien conscience qu'une critique est une critique et qu'elle ne peut pas rester neutre. Mais j'ai l'impression que la critique suit la mode actuelle qui veut que tout soit provocant, choquant, grinçant, désabusé et tranchant.

La critique est donc elle aussi devenues un business. Afin de vendre leur journaux, les critiques ne vendent plus leurs plume et du plaisir. Ils vendent du trash pour faire parler. Parfois ça sert au film et parfois ça l'anéanti complètement. Je suis donc devenue adepte du simple cinéphile faisant un blog sans aucunes prétentions et me livrant un avis personnel sans qu'il n'ait rien à y gagner.

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